Poèmes du mois de septembre 2021
Mario FERRISI
Muse
Il garde dans les yeux quelques folies anciennes
Tisons d’un ancien feu qui le consume encore
Même si tout est fini, ses fusains se souviennent
Du vieux Bateau-lavoir, des disparus du Flore
Quelques dessins jaunis tapissent ses cloisons
Un univers lointain, absent, en perdition
Des souvenirs somnolent dans une chevelure
Un sourire mystérieux, un sein, une cambrure
C’était son égérie, sa nymphe solitaire
Indolente ingénue, amante de la nuit
Qui s’en allait rêver, dormir et ne rien faire,
Errer un verre en main et meubler son ennui
Des femmes de Rubens, elle avait la rondeur
Pour incendier la toile de ses belles lourdeurs
Et le feu des pinceaux qui embrasait son corps
Nourrissait les tableaux du soir jusqu’à l’aurore
Vers la rue Saint-Benoît et Saint-Germain-des-Prés
Des rejetons bourgeois venaient pour l’affleurer
Des rentiers érudits qui naissaient au Chat noir
Sollicitaient son âme, lui promettaient la gloire
Ils se sont séparés, sans rien dire, sans parler
Tel un parfum des îles, son foulard est resté…
Il garde dans les yeux quelques folies anciennes
Même si tout est fini, ses fusains se souviennent
Guy PUJOL
Tous les poèmes sur :
http://bienvenue-chez-ariejoie.fr/home.html
Evelyne GENIQUE
Déchéance
Lorsque la mort nous fauche
Petits, jeunes, vieux
Pourquoi ça fait mal ?
Le temps nous fuit
Pour laisser place à la faucheuse
La marche funèbre s'enclenche
Redoutable adversaire sans visage
Tel un avide oiseau de proie
Tu fauches l'innocent
Il pleut, dans mon coeur
Peines et chagrins, larmes et douleurs
Il hurle mes souffrances
Mon âme a une grande faiblesse
Une pensée noires
Une larme de désespoir
Seul sur ce chemin austère
L'espoir n'est plus du voyage
Avec le temps, on n'a plus foi en soi
J'ai peine de tellement de choses
Je cherche à les chasser
Je ferme les yeux, je n'y arrive pas
Le monde entier n'est que déchéance
Jean ESPARBIE
Au miroir du temps
« Face au miroir du temps, regarde ton visage
Ne te détourne pas, ne ferme point les yeux,
Abandonne la peur, puisqu’il donne l’image
Dans ta réalité ici et pour les cieux.
Sur la voie du destin encombré des tristesses
Des va-et-vient douteux, des pleurs ou des bonheurs,
Tu progressais toujours sans chercher les prouesses
D’une modernité à l’écart des honneurs.
Peu t’importaient d’ailleurs les chants d’une jeunesse,
Prise dans les filets des produits étrangers
À la santé du corps malgré quelque finesse
Que réclamait l’esprit hors souci des dangers.
Tu n’appréciais pas les élans d’une fête,
Car tu te sentais mal dans le cadre infernal
Bien inhabituel jusqu’à troubler la tête
En sage individu au demeurant banal.
Apparaître parfait, selon les circonstances,
Te demandait surtout des efforts inhumains
Puisés dans les tréfonds avec ces insistances
D’agrémenter assez les proches lendemains.
Si Cupidon voulait t’indiquer la tendresse
Qu’attendait dans son cœur l’agréable Vénus,
Tu passais le chemin par crainte d’une ivresse
Destructrice des sens largement reconnus.
L’amour t’illuminait comme au ciel une étoile
Mais tu savais pourtant qu’une funeste nuit
Suffirait d’un seul coup à déchirer la toile,
Dont l’aspect lumineux avec les ans s’enfuit.
Les liens des parents, ceci dit au sens large,
T’amenaient quelquefois, secoué par l’émoi,
À briser leurs tracas car subsister en marge
Ne se rapportait plus à ta forme du moi.
Tu le faisais aussi pour maintes connaissances,
Voire des inconnus, dans une activité
En fonction des besoins quand tu croyais les chances
D’arriver à aider, même d’autorité.
Tu observais partout les désastres du monde,
Naturels ou causés, et chaque événement
Ne préludait-il pas le grondement d’une onde
Que suivrait aussitôt le grand chambardement ?
Tu écrivais au fond pour porter témoignage
Sur d’aucuns tout autour, mais tes rares lecteurs
Oubliaient ces récits dès leur ultime page
Sans jamais te classer dans la légion d’auteurs.
Finalement depuis le cri devant la mère
Dans la vieille maison à hauteur du Bassin,
Dessiné par Riquet, tu vécus éphémère
Aux yeux du Créateur qui sonne le tocsin. »
LES SOCIETAIRES DE L'ACADEMIE DES ARTS ET DES SCIENCES ECRIVENT ET PUBLIENT
***
***
***
Le livre "Paysages réels & imaginaires" qui réunit les dessins de Julien Remy est enfin disponible. Celui-ci est en vente à la librairie Breithaupt du centre ville de Carcassonne.
***
Des vers qu’Olivier Cébe a d’abord revus en occitan, pour mieux nous les restituer en français dans la tradition du trobar ; célébrant à son tour de sa plume savante le fin amor, maître mot de l’Amour courtois… Sans omettre de nous livrer in fine son commentaire érudit.
Contact par mail : andrieu-martial@wanadoo.fr
En vente à la librairie Breithaupt, la Maison de la presse et Mots et Cie- Carcassonne
Anne BRENON-GASC
***
Petite Histoire de Carcassonne par Claude MARQUIE |