Poèmes du mois de septembre 2021
Mario FERRISI
Ode à Leucate
Là, j'y suis revenu, le cœur chargé d'images
Ravivées par l'azur, par la jetée sans âge
Au pied des mats dressés... là, sous les grands cordages
Sous la harpe chuintante, soumise au vent du large
Je n'avais qu'à fermer... mes yeux... pour la revoir
Dans l'ombre favorable des sommes éveillés
Je n'avais qu'à sourire aux parures du soir
Qui parsemaient le port de lumignons dorés
Là, j'y suis revenu, voir dans l'antique escale
Avec Paul, exalté, snobant les roches pâles
Festonnées de points d'or... la mer battre les quais
À l'attrait sans égal dans un brûlant creuset
C'est là que je retrouve dans tous les écarts d'ombre
Tous les plaisirs anciens, les échos, les vertiges
C'est cette porte ouverte qu'on passait sans encombre
Les Carats, la Corrège, revêtus de prestige
Nous sommes revenus, nous combler d'enthousiasme
Marcher au raz des eaux, frange d'or et d'argent
Nous délecter de mer, assouvir nos fantasmes
Revivre nos marées, nos euphories d'antan...
Jean ESPARBIE
À la mer
Entre trois continents, l’immensité profonde
Me rappelle toujours l’œuvre d’historiens
Penchés sur un passé important dans le monde
Et souligné parfois par des musiciens.
L’apogée médiéval jusqu’au déclin moderne
Captivent les premiers tandis que les seconds,
Rêveurs devant les flots, pensent à Jules Verne
Dont les récits des mers se montrent si féconds.
Ces derniers verraient-ils surgir une sirène
Capable par un chant d’offrir sa passion
Tel un poison mortel à qui tente la scène
Du soupirant heureux sans faire attention ?
Le vent leur porte-t-il l’écho du dialogue
Entre Iseut et Tristan au fol amour fatal
Ou le souffle d’Arès dans le long monologue
Sur l’ennemi vaincu d’un sacré coup brutal ?
Allongé quelquefois en été sur le sable
J’observe les bateaux chargés des travailleurs
Honorés par Hugo, puis me remets la Fable
Pour Ulysse rusé contre les batailleurs.
A deux pas tout autour, grisés d’un sain tapage
Une meute d’enfants édifie des châteaux
Que le pape Innocent détruirait dans sa rage
D’y trouver des parfaits à brûler aux tréteaux.
J’admire les corps nus des nombreuses naïades
Et pense à Giraudoux avec douze beautés
Vêtues pour la nuit où quelques sérénades
D’énamourés toqués flattent d’autres côtés.
Du jour au lendemain un possible séisme
Ou l’effet désastreux du fort réchauffement
Causé durant des ans par nos faits d’incivisme
Nous anéantirait dans son ébranlement.
Ératosthène alors mesurerait la Terre
Dont Dante tracerait l’élan spirituel
Sauf à ce que saint Jean sonne l’ultime guerre
Du Créateur lassé du dégoût actuel.
Auguste ARMENGAUD
La Nuit
Nuit de suie
Je suis la nuit
J’essuie la pluie
Qui nuit
Sur la vitre de l’ennui
La lumière altière
Eclaire la chaumière
Un feu de bruyère
Régénère la fermière
En bas la sorcière
Incendiaire et cachotière
Prépare la théière doctrinaire.
Devant l’auvent mouvant
Souvent tournant
Les moulins à vent survivants
Enervent les contrevents du couvent.
L’aube dans sa robe
A la billebaude (en désordre)
Que dérobe
Sa nigaude marivaude
Echaude
La vieille ribaude
Qui échafaude
Des gorges-chaudes.
Il déchausse
Des hauts de chausses
Qu’il chausse
De bas de chausses.
Le conteur de mots ergoteurs
Est un usurpateur fricoteur
Et son éditeur un menteur.
Il est minuit
Sans bruit
La belle de nuit
Se désennuie.
Au loin
Allongés dans le foin
Les conjoints
Se mouillent le groin
Sans témoins.
Sous la lune brune
L’écume de la lagune
Parfume de sa rancune
La dune infortune.
Guy PUJOL
Tous les poèmes sur :
http://bienvenue-chez-ariejoie.fr/home.html
Evelyne GENIQUE
Tel un orchestre.
Je ferme les yeux.
J'écoute.
La musique s'emballe
En un crescendo
De variations infinies.
C'est la poésie des notes,
La musique des mots.
Phrases poétiques,
Phrases musicales,
Par les effets des sonorités
Les mélodies s'entrelacent
Dans des univers parallèles.
Sur une pulsation régulière et apaisante,
Flûtes, hautbois, clarinettes
Et trompettes rythment mon coeur.
La harpe et le violoncelle me bercent.
La voix du poète me ravit.
Les accords s'enchaînent,
Et nous accédons à l'harmonie
Secrète du Monde.
LES SOCIETAIRES DE L'ACADEMIE DES ARTS ET DES SCIENCES ECRIVENT ET PUBLIENT
***
Par André Mignot
***
Mario Ferrisi - Recueil de 130 poèmes inédits
http://www.mario-ferrisi.fr/
***
Le livre "Paysages réels & imaginaires" qui réunit les dessins de Julien Remy est enfin disponible. Celui-ci est en vente à la librairie Breithaupt du centre ville de Carcassonne.
***
Des vers qu’Olivier Cébe a d’abord revus en occitan, pour mieux nous les restituer en français dans la tradition du trobar ; célébrant à son tour de sa plume savante le fin amor, maître mot de l’Amour courtois… Sans omettre de nous livrer in fine son commentaire érudit.
Contact par mail : andrieu-martial@wanadoo.fr
En vente à la librairie Breithaupt, la Maison de la presse et Mots et Cie- Carcassonne
Anne BRENON-GASC
***
Petite Histoire de Carcassonne par Claude MARQUIE
Les personnes qui souhaiteraient acheter ce livre en période de confinement peuvent téléphoner à la librairie Breithaupt - tel: 04 68 47 12 24 par mail: librairie.breithaupt@wanadoo.fr - La librairie s’organisera au mieux pour le retrait de la commande. Ce livre est également en vente à la Maison de la Presse - tel 04 68 25 28 54. - Heures d’ouverture du lundi au samedi 7 h 45- 18 heures - Dimanche 8 heures 15----12 heures 15. |