Poèmes du mois de mars 2021
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Jean ESPARBIE
Communications
Dans le fier Lauragais, baigné par la lumière
D’un passé glorieux, au rythme des saisons
Mon grand-père quittait le matin la chaumière
Tandis que l’on soufflait les bougies des maisons.
Peu importait le temps, il devait faire route
Vers le lieu indiqué par le cultivateur
Pour livrer ou chercher des cargaisons – sans doute
Véritables trésors tels ceux d’un colporteur.
Il flattait le cheval qui tirait la charrette,
Caressait son chanfrein, lui tapotait le flanc,
L’encourageait toujours afin qu’il ne s’arrête
Pégase admirait-il le beau panache blanc ?
À la pause il mangeait une omelette aux herbes
Et buvait du clairet alors que l’animal
Broutait le long d’un champ, bien loin du foin en gerbes
Dans le box si étroit où il se mouvait mal.
Il arrivait parfois au couple misérable
D’accepter une nuit dans la paille du blé
À l’abri d’un hangar ou celui d’une étable,
Pour dès le jour naissant partir moins accablé.
Partout l’homme apprenait différentes nouvelles :
Un salarié blessé, un se louant ailleurs,
Un troisième trompé ou diverses querelles,
Des angoisses d’argent, des jugements meilleurs…
Avec sincérité, autant que des gazettes,
Le charretier disait alentour son savoir ;
Ainsi se connaissaient mille choses doucettes,
Les tracas du moment, les récoltes à voir.
Désormais le progrès suffit à la seconde
Pour répandre en tous sens le moindre événement
Survenu à l’instant dans un endroit du monde
Ce qui au demeurant séduit apparemment.
Chacun peut à loisir louer la diligence
D’une information transmise à l’infini
Par quelque individu, la plus puissante agence,
Ou des autorités, voir un coquin fini.
Réjouissons-nous donc, mais que cette science –
Je pense à Rabelais – s’utilise surtout
Sans cesse ici, là-bas, en pleine conscience
Pour l’âme se sauver des flammes malgré tout.
J’éprouve du respect devant la compétence
Des manipulateurs des récents instruments
Dont je ne sentirai pas grandir l’appétence
En dépit du besoin et des entraînements.
Je reste maladroit quand les doigts sur les touches
Massacrent trop l’emploi qui pourtant permettrait
D’apprécier enfin l’or caché dans les couches
Du fumier inhumain perfide par l’attrait.
Renseigné autrement, je choisis dans l’ensemble
Hors les faits nébuleux, les tortuosités,
Des sujets d’intérêt qu’au fond du cœur j’assemble
Dans le jardin secret des curiosités.
Je rapporte certains, selon le choix en prose
Ou quelquefois en vers, d’après les sentiments
Du modeste passeur qui comme Pépé ose
Surtout communiquer bonheurs et tremblements.
Mario FERRISI
Éternel poétique
Des odeurs de verdure, de thym, de bois diaprés
Des mots d’amour gravés sur l’écorce d’un frêne
Des faisceaux de dorure nappant des fruits pourprés
Des nymphéas posés sur l’eau d’une fontaine
Des ruisseaux qui dérobent leur onde douce-amère
Un papillon qui tremble et fuit devant l’oiseau
La truite qui nous snobe, espiègle sous l’ornière
Deux oisillons qui semblent s’agripper au berceau
Un faon qui batifole sur la verte prairie
Des genêts embaumés, confondant leur senteur
Des perdreaux qui s’envolent effrayés par le bruit
Devant les églantiers au parfum enchanteur
Des jeunes amoureux des reflets chatoyants
Exhalant des soupirs sous le chêne pompeux
Qui sacrifient leur âme au bonheur d’un instant
L’œil perdu, en délire, dans l’espace ombrageux
Le chant d’une cigale aux cymbales perçantes
Vibrant à l’unisson des brises frétillantes
Qui dédient, elles aussi, leur auguste cantique
Aux grands bois en sursis, friands de leur musique
Des horizons qui brûlent, des visions qui oscillent
Des regards enfumés, des centenaires vaincus
Des feux de canicule, une forêt qui grésille,
Des arbres consumés, une faune éperdue
Des herbes qui renaissent, imbibées de lumière
Criantes de promesses, laissant voir leurs bras verts
Qui s'en vont vers le ciel en signes tortueux
Regain providentiel et fécondé par Dieu
Guy PUJOL
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Evelyne GENIQUE
Je suis !
Peu importe
Mon âge, mes rides,
Les mots que l'on sème.
Je suis un souffle,
Un courant d'air,
Le frisson d'une onde.
Je suis fidèle à mes principes
Pour la non-violence,
Pour la bienveillance.
Je suis émotions, sentiments,
La flamme qui brûle et brille,
La lumière qui traverse.
Je suis la douce pluie,
Ses arômes de terre, de goudron.
Je suis la belle cascade,
L'eau du ruisseau,
L'éveil des oiseaux.
Je suis un doux parfum,
Une rose par ta beauté enivrée,
Ses splendeurs infinies
Je suis moi !
Au fil de mes poèmes
Au gré de mes envies
Les Sociétaires de l'Académie des arts et des sciences de Carcassonne écrivent et publient
Anne BRENON-GASC
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Petite Histoire de Carcassonne par Claude MARQUIE
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