Mario FERRISI
Métamorphose
Un ciel noir qui s'incline pour fermer le passage
Une aria de Verdi qui se clot comme un œil
Un espoir déporté au-dessus des nuages
Un oiseau qui se perd dans un fatras de feuilles
Une vitre qui pleure la lumière disparue
Un miroir qui s'ennuie, plongé dans la pénombre
Une main qui s'agrippe aux souvenirs perdus
Un visage et des mots qui surgissent de l'ombre
Des souvenirs fermés entre l'oeil et la vie
Des lèvres qui frémissent on ne sait pas pourquoi
Un silence qui peine à trucider le bruit
Un front soucieux qui dit qu'il n'est déjà plus là
Une tête qui tourne écrasant les paupières
Quelques mains qui se tendent vers le chemin du cœur
Un espoir éperdu exauce les prières
Pour une autre lumière et de belles rumeurs
Un jour nouveau s'annonce au-dessus des maisons
Un ciel hardi s'affiche tout constellé de roses
Quelques persiennes boivent où coulent les rayons
On pourrait croire qu'il est.... arrivé quelque chose
MF
***
Derniers soleils
Il a tant voyagé, sans bagage, sans valise
De Bangkok à Tanger, de Carthage à Venise
Il a tant vu d'azurs, d'automnes et de printemps
D'étranges créatures, tant de pottoks géants
Sur sa chaise de paille, au fond de la cuisine
Voyageur de jadis, poète sans cheveux
Les yeux à demi-clos, paupières cristallines
Du ciel de son jeune âge, il entrevoit les lieux
Avec le bruit de l'heure tour à tour égrénée
Et la vieille bouilloire qui ronrone tout bas
On entend quelques vers aux accents mesurés
Une Ode aux pieds légers, au garçon d'autrefois
Il prête son oreille aux nobles attitudes
A ses sauvages courses au bord des précipices
Aux heures éblouissantes malgré les servitudes
Aux sentiers les plus rudes qui font les cicatrices
Il revoit sa cité, son charme et ses poisons
Son azur parfumé de roses et de safran
Ses soirs et ses aurores nourris de déraison
Le prodigieux exil et son soleil mourant
D'une lèvre éloquente, il dit encore des vers,
Des récits fabuleux, de riches fantaisies
Sous son front incliné, son vieux regard s'éclaire
Sa muse émerveillée goûte à sa poésie
MF
***
Gaïa
Lorsque les gonds rouillés s'effarent en gémissant
Laissant l'huis de l'enfer s'ouvrir au vent mauvais
Aux noirs oiseaux de nuit, aux flots tourbillonnants
Une amère fanfare emplit l'humanité
Quel est donc ce fracas que mille échos cadencent ?
Ces pleurs, ces cris grinçants, ces blasphèmes, ces clameurs
Ces cités qui s'enflamment, tous ces spectres qui dansent
L'inexorable flux, l'inhumaine rumeur
Quelles sont toutes ces voix étranges et inouïes ?
Qui claquent dans le vent comme un conflit d'armures
Toujours resurgissant, sans cesse évanouies
La mêlée qui foudroie le chant de la nature
Quel est donc ce néant qui flotte et qui oscille
Au-dessus du chaos bien plus noir que la nuit
Au-dessus des destins des hommes imbéciles
Au-dessus de la terre, de la femme avilie
Le discours des humains n'a plus d'apothéose
La foudre et la tempête couvrent toute étendue
L'Amazonie fauchée n'a plus rien de grandiose
L'univers est déchet, l'arctique aura fondu
Où sont donc ces accords, ces hymnes bienheureux
Ces musiques d'un monde aujourd'hui révolu
Les voix de tous ces hommes qui se parlaient entre eux
Un chant universel … à jamais disparu ?
MF
Claude SUBREVILLE
SOIXANTE-ONZE, le HUIT et l’INFINI….
« Soixante-onze» années
Symbole d’infini…
Que certains font graver
Sur leur bras, pour la vie !!!
Car, ce huit renversé,
Chiffre de perfection,
A lui seul est censé…
Nous bercer d’illusions.
Qui n’a jamais rêvé
D’une amitié réelle…
Qui n’a jamais pensé
Qu’elle serait éternelle...
« Chalet du Lac »
La voûte de ce ciel,
Signe d’intemporel,
Transcende au fil des jours
Ce huit, ce lac d’amour….
C’est l’union des contraires
Qui marque notre vie…
Faire et parfois défaire
A deux, quel beau pari…
Profitons de ce jour,
Encore, en espérant
Que ce huit, cet amour
Sera toujours présent…
(71…7+1=8….
8 couché… symbole de l’infini, appelé aussi : « Lac d’Amour »)
CS
Evelyne GENIQUE
Mon cri !
Mon arme est ma plume,
Alourdie par les maux.
Je l'allège par mes mots.
Par la fenêtre, je regarde.
Devant mes yeux
S'étire un voile de brume.
Mes écrits sont un cri,
Un hurlement sans bruit.
Mon arme est ma plume.
Elle peut être mélancolique
Choquante, mais restera véridique.
Décrire ce qui me blesse,
Parler de ce qui m'agresse;
Communiquer ma joie,
Ma peine, mes délires...
Je garde en moi toutes ces peurs
Que personne ne peut prendre.
Ainsi ce qui reste,
Tout ce que j'ai de plus beau,
Ce sont les mots.
Laissant place à cette cruelle réalité,
Pourtant je suis là,
À aimer le monde,
À donner ce que j'ai de plus grand,
Le meilleur de moi-même.
EG
Guy PUJOL
Balades poétiques
https://bienvenue-chez-ariejoie.fr/ballades-poetiques-1.html
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