Mario FERRISI
Ma terre
J’ai grandi sur la terre, au pied des oliviers
Là où vivait mon père dans l'ombre des figuiers
J’ai grandi sur la dune au bord de l’eau salée
Sous le croissant de lune et la voussure d’Alger
J’avais la même chair, j’avais le même sang
Que l’humus de la terre où fleurit le safran
C’était avant la haine, avant le grand exil
L’Algérie algérienne dont parlaient les fusils
De prairies en forêts de pitons en collines
De ce que j’ai aimé à ce que j’abomine
Je n’en finirai pas d’écrire avec mon âme
Les versets de ma foi, dédiés à « Notre Dame »
Mon chant est un oued qui file vers la mer
Il dit aux yaouleds des couplets de Prévert
Des mots de Pierre Corneille qui brûlent leur esprit
Puis partent vers le ciel, étoiles de la nuit
C’est un lieu de lumière où rien ne chante plus
Les credo, les prières, ne sont que détritus
C’est l’infinie détresse des saisons qui s’en vont
C’est tout ce qui nous laisse, qui parle d’abandon
J’ai grandi sur la terre, au pied des oliviers
Là où vivait mon père dans l'ombre des figuiers
C’est mon jardin d’enfance, mon éden sacrifié
C’est l’éternelle souffrance toujours recommencée…
***
Cauchemar
Je m’eveille, c’est fini, j’efface mille avions
Les bombes, l’artillerie et tous les bataillons
Les morts et les blessés, la terreur dans les yeux
Les villes incendiées et la colère de Dieu
J’efface la détresse et les soldats fauchés
Les mondes de tristesse et tous les corps couchés
J’efface les douleurs des mères affligées
Pour qui le mot bonheur est à jamais figé
J’efface l’atrophie du cerveau des « fêlés »
Ceux qui font les ennuis et les voitures brûlées
Je détruis les dealers, ceux qui tuent les enfants
Les fous et les tueurs qui prient en combattant
Il faut traire les vaches et tirer l’eau du puits
S’atteler à la tâche, alimenter les truies
Ecarter les feuillages, humer le jour naissant
Les fumées du village, les myrtes frissonnants
Faut sortir le tracteur et labourer la terre
Tant pis pour les campeurs, elle n’est plus en jachère
Je traverse les champs sous des rayons toniques
Pour semer en marchant la graine prolifique
Il faut quitter le rêve car l’astre d’or m’inonde
J’envisage la trêve et je refais le monde
Je compte sur la terre, le germe des saisons
Le flot de nos rivières et l’or de nos moissons
Claude SUBREVILLE
SOIXANTE-ONZE, le HUIT et l’INFINI….
« Soixante-onze» années
Symbole d’infini…
Que certains font graver
Sur leur bras, pour la vie !!!
Car, ce huit renversé,
Chiffre de perfection,
A lui seul est censé…
Nous bercer d’illusions.
Qui n’a jamais rêvé
D’une amitié réelle…
Qui n’a jamais pensé
Qu’elle serait éternelle...
« Chalet du Lac »
La voûte de ce ciel,
Signe d’intemporel,
Transcende au fil des jours
Ce huit, ce lac d’amour….
C’est l’union des contraires
Qui marque notre vie…
Faire et parfois défaire
A deux, quel beau pari…
Profitons de ce jour,
Encore, en espérant
Que ce huit, cet amour
Sera toujours présent…
(71…7+1=8….
8 couché… symbole de l’infini, appelé aussi : « Lac d’Amour »)
Evelyne GENIQUE
Mon crayon.
Il est seul
Sur la page de mon cahier,
Il m'accompagne
Dans mes poèmes.
Sur le grain de la feuille blanche,
Des émotions que mon cœur déclenche,
Mes mots tombent en avalanche.
La gomme, recours ultime,
Corrige mes erreurs et fautes coriaces.
Rien ne m'arrête !
J'invente des merveilles,
J'habille les mots d'Amour,
J'ajoute des couleurs...
S'il sait se faire intense,
Quand il se lasse, il s'use,
Et cesse d'avoir un sens.
Guy PUJOL
Balades poétiques
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