Auguste ARMENGAUD
La Nuit
Nuit de suie
Je suis la nuit
J’essuie la pluie
Qui nuit
Sur la vitre de l’ennui
La lumière altière
Eclaire la chaumière
Un feu de bruyère
Régénère la fermière
En bas la sorcière
Incendiaire et cachotière
Prépare la théière doctrinaire.
Devant l’auvent mouvant
Souvent tournant
Les moulins à vent survivants
Enervent les contrevents du couvent.
L’aube dans sa robe
A la billebaude (en désordre)
Que dérobe
Sa nigaude marivaude
Echaude
La vieille ribaude
Qui échafaude
Des gorges-chaudes.
Il déchausse
Des hauts de chausses
Qu’il chausse
De bas de chausses.
Le conteur de mots ergoteurs
Est un usurpateur fricoteur
Et son éditeur un menteur.
Il est minuit
Sans bruit
La belle de nuit
Se désennuie.
Au loin
Allongés dans le foin
Les conjoints
Se mouillent le groin
Sans témoins.
Sous la lune brune
L’écume de la lagune
Parfume de sa rancune
La dune infortune.
***
Mario FERRISI
En bémol...
Elle a passé sa vie à clamer en bémol
Des stances de la nuit dans des caves en sous-sol
Elle traine ses chamarrures et son bonnet ridé
Mais fait bonne figure malgré son dos voûté
Ses concertos guimauve sont ses joujous fétiches
Il faudrait qu'elle innove, à présent...elle s'en fiche
Quand le Love se débine, qu'on n'lui fait plus de gringue
Elle tutoie cocaïne et s'remait au bastringue
Dans sa boite à flonflon, y'a des javas perverses
Des menuets bidons pour choyer le commerce
Y'a même des « bleus » carmin sur son sourire de femme
Posés sur son destin pour tourmenter son âme
Elle a le cœur derrière... son utopie en berne
Et se noie dans des verres au fond de sa caverne
Elle traverse sa brume, compagne de misère
Et crie son amertume à monsieur... Dieu le père
Mais quelques fois son cœur refait de la chamade
Il remet des couleurs à toutes ses salades
Elle devient belle-de-jour ou bien Mimi Pinson
Lorsqu'elle met de l'amour au pied de ses chansons
Désormais elle veut mettre des cigales aux hivers
Ecrire en belles lettres son nouvel univers
Tanguer au music-hall la new comparsita
Et clamer en bémol : Y'a d'la joie ! Y'a d'la joie !
***
Douce France
Que reste-t-il des belles causes
Des nymphettes aux fraîches couleurs
Du cœur ou des âmes des choses
Et des plus farouches douceurs
Il n'y a plus d'apothéose
Dans les nouveaux codes humains
Le blasphème a tué la rose
Et brisé les plus beaux destins
Que reste-t-il des joies suprêmes
Des temps d'extase et de délire
Prémices, aurores de nous-mêmes
Des cris querelleurs et des rires
Il n'y a plus de fronts sereins
D'amis, de parents respectables
L'injure a versé son venin
L'ancien n'est plus un vénérable
Que reste-t-il de notre France
La France d'Hugo ou de Ferrat
Qui a l'accent de la Provence
Les « sans façon » de l'Auvergnat
La France a les yeux qui sommeillent
Elle souffle son propre flambeau
Elle peut vivre un nouveau soleil
Ou bien expirer en sursaut
***
Claude SUBREVILLE
Devant ce corps de femme
Face à ce corps de femme
Aux formes bien moulées ,
Se tisse une trame...
Au fonds de ma pensée. ..
Mon regard est curieux..
Je découvre en douceur
Quelque chose à mes yeux
Qui est plein de saveur... !
Alors , comment agir...
Faut-il se retenir ?
En donnant à cet « être ››..
Un air de ne pas être ?
Partager ce moment..
Avec enchantement...
Serait-ce une épreuve ?
Une expérience neuve.. ?
Est-ce toujours ainsi ?
Faisons nous un pari ?
Ou une découverte. ..
Qui nous mène à la perte ?
Alors faut-il oser ,
S'engager et bondir ?
Ne faut-il pas poser...
Tout stopper ,réfléchir ?
]'arrête de rêver
Déjà ,je me réveille. ..
L'homme va relever
Cet amant qui sommeille !
***
Evelyne GENIQUE
La nature
S'envolent mes pensées
Au-delà des près,
Voilés de brume
Gouttelettes éparpillées,
Sous le feuillage vert tendre
De bourgeons éclatés.
Dans l'ombre de ce vallon,
Des formes pointent,
Au milieu des fougères
Le soleil rayonne,
Dans la rosée s'ouvrent les fleurs
Habillées de couleurs pastels,
Elle naissent dans un mystère.
Mes yeux sont éblouis
Par cette beauté si pure
Aux senteurs subtiles
Forsythias étoilés
Magnolias princiers.
Une mélodie dans le ciel
Les pinsons sifflent
Une symphonie d'oiseaux dansent
Dans l'aube enchantée
Au loin une source
Murmure entre deux pierre...
La nature est pleine
D'instants merveilleux
De paysages enchantés.
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Guy PUJOL
Balades poétiques
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