Auguste ARMENGAUD
« Du Nouveau Monde même
L’homme reste le même »
Retour
Un trait orangé
Sillon de canicule
Entre le bas de la nuit
Et le haut qui bleuit
La matière se fond et s’irradie
Sur des couches élastiques.
L’aube nait sous mes pieds
Incarnate, sereine
Le rideau sidéral se lève
Lentement Hélios parait
Nu dans son globe de feu.
Tout devient couleur de cuivre
L’espace,
Le mystère
Les nuances
Le mouvement
Alors montent les nuages
Et les ondes deviennent rayons
Triomphant aux miroirs du jour.
**
Mario FERRISI
Terre cathare
Tout près d’un rocher nu, un vieux cyprès s’effile
Des cailloux calcinés s’embrouillent sous les pins
Les coteaux dépouillés défroncent leurs sourcils
Près des champs contrastés, des luxuriants lopins
Ces images rebelles nous échappent sans cesse
Elles sont insaisissables comme celles du désir
Comment les posséder, leur donner les caresses
Comment les captiver pour mieux les conquérir
Qu’ils sont fiers ces villages aux belles circulades
Où les rues tortueuses aux méandres savants
Aux ingénieux détours frisant la couillonnade
S’ingénient à tromper les foucades du vent
De l’ardente Provence jusqu’au Comté de Foix
Du château de Collioure, aux dunes du Pilat
De Saint Sernin la pieuse, aux palais albigeois
Tout s’échappe et tout fuit, peut-être à Rose-Croix
Lorsque les ombres montent au sommet des coteaux
Tout se métamorphose et plus rien ne demeure
Tandis que la lumière va s’en aller bientôt
Le meilleur des instants ne durera qu’une heure
Est-ce toujours ainsi sur le gris de la pierre ?
Au moulin de Daudet, colline de Fontvieille ?
Au pog de Montségur, au château de Puivert
Là où les « Bonnes-Dames » sont toujours en éveil ?
***
Jean FOURIE
Agait
Les cimèls lupan le cèl
E s'eirissan tan naut
Que semblan s'enfonsar
Dins la neblor sens fin.
Nuditat enrocassida
Coma de mans brandidas
Cap un esper negat.
Penjals verdessejants
Ont la flor mirgalhada
Punteja son uèlh blau
Al mormolh del solelh.
Orizont milenàri
Escalprat pels gigants,
Corona fendesclada
D'un dieu despoderat.
Puntas ascladas pel vent
Arbres agrumelats
Cridant lor solitud
Jolh cridalhis ponchut
De las aglas etèrnas
Que pòblan le neient
De nòstras somiadissas.
Cap de senda, ni dralha, ni caminòl
Sola la beltat minerala
Que nos enfachina e nos buta.
La clartat s'apasima
Las montanhas s'enegrissan de nuèit
Amudidas pel silenci del espàci.
Trescòla le jorn
Coma un oblit perdut
Naissan les pantais...
Traduction
Les sommets lèchent le ciel
Et se dressent si haut
Qu'ils semblent s'enfonser
Dans une brume sans fin.
Nudité peuplée de roches
Comme des mains brandies
Vers un espoir noyé.
Pentes verdissantes
Où la fleur parsemée
Pointe son œil bleu
Au murmure du soleil.
Horizon millénaire
Scupté par des géants
Couronne fracassée
D'un dieu désespéré.
Pointes taillées par le vent
Arbres regroupés
Criant leur solitude
Sous les cris popintus
Des aigles éternels
Qui peuplent le néant
De nos sommes éveillés.
Pas de sente, ni trace, ni bout de chemin
Seule la beauté minérale
Qui nous fascine et nous pousse.
La clarté s'apaise
Les montagnes prennent le gris de la nuit
Rendues muettes par le silence de l'espace.
Le jour s'achemine vers le crépuscule
Comme un oubli perdu
Naissent les rêves...
***
Jean ESPARBIE
Le promeneur solitaire
à Alain CLASTRES
La ville aux deux blasons qui résument l’histoire
Comporte maints secrets pour chaque faubourien
Entre la royauté et l’Agneau par sa gloire
Cependant dans le fond tout ceci ne fait rien.
Gaulois avant Romains, les menaces barbares,
Le seigneur Trencavel écarté par Montfort,
L’épisode sanglant du drame des cathares,
Saint Louis et le bourg rendent le passé fort.
Le feu du Prince Noir ravagea La Bastide
Refaite avec ardeur, tandis qu’à la Cité
Quelques siècles plus tard le génie intrépide
D’un Violet-le-Duc ravit l’humanité.
La vérité des ans se mêle à la légende
À l’abri des remparts jusque dans les quartiers
Et qu’un audacieux s’il le désire entende
Les récits dans les vents hélas ! souvent altiers.
Le promeneur s’en va, toujours bien solitaire,
Aujourd’hui par ici, ailleurs le lendemain,
Le fardeau des tracas qu’il préfère mieux taire
Caché dans son esprit tel un rite romain.
Le pont-levis franchi, la porte Narbonnaise
S’ouvre sur des trésors à ses yeux captivants
Et il aime écouter la voix carcassonnaise
Du cers ou du marin les conter aux vivants.
À pas lents il parcourt les berges du fleuve Aude,
Pense aux lointains amours noyés dans les flots gris
Alors que des enfants s’effraient d’une maraude
Assise contre un tronc, insensible à leurs cris.
À la place Carnot, il fixe la fontaine,
Dont la sculpture plut paraît-il à Stendal,
Puis saisit un vendeur chanter une fredaine,
Comme un vieux troubadour derrière l’étal.
Du boulevard Barbès, chantre démocratique,
Il revoit les moments des dures actions
Du peuple mécontent si une politique
Négligeait le bon sens par ses intentions.
Il sourit à l’agent devant la préfecture
Où quelquefois hardi face à l’autorité
Il défendit des cas d’après l’investiture
Qu’il tenait des amis à l’unanimité.
Dans le palais obscur, il trancha la justice
Du monde du travail divisé méchamment
Par des conflits sans fin ou espoir d’armistice
D’où la nécessité d’un sage jugement.
Au portail du Bastion, le sérieux collège,
Lui viennent les portraits d’éminents enseignants
Parfois mal obéis, malheureux sacrilège
Puni lors des devoirs qu’il trouvait contraignants.
Au canal du Midi, admiré des touristes,
Il loue comment Riquet avec acharnement
Sut convaincre le roi des tâches futuristes
Pour relier les mers dans un enchantement.
Il observe longtemps dans l’édifice sombre
Les anges sur l’autel pour implorer enfin
Qu’ils chassent du destin la moindre zone d’ombre
Des sujets épuisés par l’éternelle faim.
Il ose traverser la sordide venelle
Où des mâles la nuit fréquentaient la maison
Du délice des corps – ignoble bagatelle
Consommée en ce lieu sans rime ni raison.
Il s’en veut du présent et des pleurs sur la Terre
À cause des excès commis par les humains
Dans le tourbillon fou d’une incessante guerre
Pour l’horreur du Malin qui se frotte les mains.
Il ressent les bienfaits d’une musique douce
Jouée à l’unisson sous la voûte des cieux
Par les seuls militants que la sagesse pousse
À fleurir autour d’eux des printemps précieux.
Là-bas vers l’horizon, il aperçoit la ligne
Qu’il touchera un jour sans jamais revenir
Aux balades d’antan puisqu’il suivra le signe
Découvert au zénith pour un autre avenir.
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Claude SUBREVILLE
SOIXANTE DIX …TOUT UN SYMBOLE…
Certains l’ont dépassé
D’autres l’attendent encore
« SEPT, ZERO »… enlacés
C’est notre nouveau score…
Expression qui progresse
Dans la maturité,
Symbole de sagesse,
Le « SEPT » est bien acté….
De lui, on retiendra
Qu’il est une merveille…
La faux on oubliera
Car c’est la mort qui veille
Que dire du « ZERO »,
Qui n’a pas d’existence
On dirait un lieu clos
Tel un oeuf en partance…
EROS, son anagramme
Est le Dieu de l’amour….
Ne poussons aucun brame
Rêvons… aimons… toujours… !
Où commence le cercle
Qui finit nulle part
Signe intemporel, certes
Le centre y tient sa part….
« SOIXANTE DIX », plénitude
Symbole d’abondance !!!
Fuyons la solitude
Et bravons l’ignorance….
Gardons de ce moment
L’espoir de continuer,
Chaque an, de partager
Ce havre d’amitié……….
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Evelyne GENIQUE
La musique des mots
Écrire un texte,
Et le mettre en musique
Par la sonorité des mots,
Avec la finalité de la création
Du rythme,
De la mélodie,
Mais aussi du sens.
Découvrir les sons,
Les vibrations
Qui nous entouren,
Qui composent notre monde,
Qui touchent notre cœur.
Créer une inoubliable mélodie,
Y ajouter des accords
Qui la transforment
En symphonie.
Mon esprit vagabonde...
Que faire ?
Je suis envoûtée,
Par cette somptueuse
Musique littéraire.
Rêvons ensemble !
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Guy PUJOL
Balades poétiques
https://bienvenue-chez-ariejoie.fr/ballades-poetiques-1.html
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